26 février 2020
Mardi 25 février, la Confédération européenne des syndicats (CES) organisait une grande action devant la Commission européenne pour appuyer l’exigence de « mettre fin au secret » des rémunérations.
« Le principe ‘’à travail égal, salaire égal’’ est consacré dans les traités européens depuis 1957, explique Esther Lynch, Secrétaire générale adjointe de la CES. Il est donc plus que temps de le traduire dans la réalité. Malheureusement, nos recherches montrent une nouvelle fois que les mesures volontaires destinées à combler le scandaleux écart salarial hommes-femmes en Europe ont échoué (…)
C’est la raison pour laquelle il faut rendre obligatoire la transparence des rémunérations des hommes et des femmes, tant dans le secteur privé que dans le secteur public, afin de dénoncer la sous-évaluation du travail des femmes qui se cache derrière cette inégalité persistante. Le problème apparaît dès qu’un employeur publie une offre d’emploi sans être transparent à propos de la rémunération, ce qui ouvre la porte à une discrimination, parfois inconsciente, à l’égard des femmes. Les mesures contraignantes en matière de transparence des rémunérations promises par la nouvelle Commission doivent commencer par l’exigence d’inclure une échelle barémique dans les offres d’emploi, l’interdiction de clauses de confidentialité et l’introduction d’un audit obligatoire des rémunérations pour enfin éliminer le scandale des inégalités salariales. »
De 27% en Estonie à 8% en Roumanie, l’écart salarial entre hommes et femmes ne diminue que très lentement dans l’UE dénonce la CES. L’écart global de rémunération entre hommes et femmes dans l’UE atteint le niveau choquant de 40%. Or, Si les femmes étaient rémunérées au même titre que les hommes, le taux de pauvreté des femmes actives pourrait être divisé par deux et 2,5 millions d’enfants sortiraient de la pauvreté.
Pour la CES, La transparence des rémunérations est une solution réaliste pour réduire l’écart salarial entre hommes et femmes. Certains États membres ont déjà pris des mesures dans ce sens. Le moment est venu d’introduire une loi européenne sur ce sujet.
LA CES DEMANDE UNE DIRECTIVE SUR LA TRANSPARENCE DES RÉMUNÉRATIONS
La CES demande une nouvelle directive de l’UE sur la transparence des rémunérations entre les hommes et les femmes qui mettra fin au secret à propos des salaires en :
· interdisant les clauses de secret des salaires dans les contrats afin que les travailleurs puissent discuter des salaires
· exigeant des informations pour l’évaluation des emplois afin d’établir un salaire égal pour un travail égal
· faisant en sorte que tous les employeurs produisent des informations sur la rémunération (audits) et des plans d’action annuels sur l’égalité salariale
· aidant les syndicats à négocier avec les employeurs pour combler l’écart de rémunération
· exigeant que les offres d’emploi incluent la fourchette de rémunération
· empêchant les employeurs de se cacher derrière la vie privée, la protection des données ou la charge administrative pour éviter d’aborder la transparence des salaires
· assurant la transparence de l’ensemble du paquet salarial, y compris les avantages sociaux, les primes, les pensions, les indemnités, etc.
· imposant des sanctions aux employeurs qui ne prennent aucune mesure
Pour plus d’informations : www.etuc.org/fr