L’Organisation internationale du travail (OIT) appelle à protéger les femmes travailleuses dans le soin et la santé doublement mobilisées face à la pandémie de covid-19, au travail et à la maison.
« Si nous voulons parvenir à une société plus équitable au sortir de cette crise, il faut que les femmes soient pleinement associées au processus consistant à repenser et à réorganiser le monde du travail dans la période d’après-COVID-19 », concluent dans leur éditorial du 7 avril 2020 pour l’Organisation internationale du travail (OIT), Emanuela Pozzan, Spécialiste principale et l’économiste Umberto Cattaneo du Service du genre, de l’égalité et de la diversité & OITSIDA
Les femmes représentent plus de 70% des travailleurs de la santé, aujourd’hui en première ligne de la lutte contre le COVID-19, à l’échelle mondiale. « En raison de la pandémie, elles doivent faire face à une double charge en assumant à la fois des heures de travail plus longues et le travail de soins à domicile », signalent Emanuela Pozzan et Umberto Cattaneo.
Pour les quelque 100 millions de femmes dans le monde qui travaillent dans des institutions de santé et de soins, précise l’éditorial, concilier responsabilités professionnelles et familiales a toujours été un défi. La pandémie de covid-19 mets exacerbe les inégalités entre les sexes mais aussi une crise mondiale des soins de santé déjà existante.
En temps normal, expliquent Emanuela Pozzan et Umberto Cattaneo, les femmes effectuent en moyenne chaque jour 4h25 d’activités de soins non rémunérées, contre 1h23 pour les hommes. La pandémie, qui s’est accompagnée de la fermeture des écoles, des services de garde d’enfants et autres structures de soins, a considérablement accru le temps consacré chaque jour aux tâches domestiques non rémunérées.
Pour les deux spécialistes de l’OIT, « cette pandémie a mis en lumière l’importance des services à la personne, qu’ils soient rémunérés ou non. Elle nous offre une occasion unique de donner la priorité aux investissements dans le secteur de la santé et des soins. Les politiques à courte vue concernant la redistribution des activités de soins non rémunérées entre hommes et femmes ainsi qu’entre les familles et l’Etat ne sont plus une solution viable ni durable. »
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