Mardi 25 août 2020
L’Organisation internationale du travail (OIT) a réalisé une enquête auprès de plus de 12 000 jeunes de 112 pays, âgés de 18 à 29 ans, sur les effets immédiats de la pandémie de Covid-19 sur leur vie, en en matière d’emploi, d’éducation, de bien-être mental, de droits et d’implication sociale. Pour l’OIT, la crise de la COVID-19 va créer plus de problèmes aux jeunes sur le marché du travail. Un jeune sur six entre 18 et 29 ans a cessé le travail depuis le début de la crise – ce qui met en lumière l’impact considérable qu’elle a sur le marché du travail des jeunes dans le monde entier.
La pandémie de la COVID-19 a perturbé tous les aspects de la vie. Avant même le début de la crise, intégration sociale et économique des jeunes posait déjà des difficultés. Maintenant, sauf si des mesures urgentes sont prises, les jeunes risquent de subir les effets sévères et durables de cette pandémie. L’Enquête Mondiale sur les Jeunes et la COVID-19 réalisée par l’Initiative Mondiale sur des Emplois Décents pour les Jeunes entre Avril et Mai 2020 a permis de recueillir les témoignages de plus de 12 000 jeunes de 112 pays, âgés de 18 à 29 ans. À ce moment-la, la COVID-19 s’était rapidement traduite en crise économique. L’Enquête Mondiale de l’OIT cherche à cerner les effets immédiats de la pandémie sur la vie des jeunes en ce qui concerne l’emploi, l’éducation, le bien-être mental, les droits et le militantisme social. Plus de 12 000 réponses de jeunes âgés de 18 à 29 ans ont été recueillies, en provenance de 112 pays, dont un grand nombre proviennent de jeunes ayant fait des études et disposant d’un accès a Internet.
La population de l’enquête est représentative d’étudiants et de jeunes travailleurs qui ont un niveau d’études supérieures et constituent environ un quart des jeunes des pays de échantillon.
L’étude constate que les effets de la pandémie sur les jeunes sont systématiques, profonds et disproportionnés. Ils sont particulièrement sévères pour les jeunes femmes, les plus jeunes, et les jeunes des pays a faible revenu. Les jeunes sont préoccupés pour leur avenir et leur place dans la société.
Un jeune sur six dans le monde a perdu son emploi
Avant le début de la pandémie, à l’échelle mondiale, 178 millions de jeunes travaillaient dans les secteurs les plus sévèrement touchés par la crise, comme l’hébergement et la restauration, le commerce de gros et de détail, les industries manufacturières, l’immobilier et d’autres activités commerciales.
C’est dans ce contexte que cette partie décrit les impacts de la crise sur les emplois, les revenus et la productivité des jeunes travailleurs dans l’Enquête Mondiale sur les Jeunes et la COVID-19.
Un jeune sur six entre 18 et 29 ans (17,4%) avait cessé le travail depuis le début de la crise – ce qui met en lumière l’impact considérable qu’elle a sur le marché du travail des jeunes dans le monde entier. Parmi ceux qui ont cessé le travail figurent les jeunes qui avaient déjà perdu leur emploi (6,9%), ainsi que ceux qui déclarent travailler mais n’ont pas effectué une seule heure depuis le début de la crise (10,5%). Ce dernier groupe peut inclure des jeunes ayant un emploi salarié en situation de chômage partiel, par exemple, par suite de mise en congé, et de situations de travailleurs
indépendants, de travail à son propre compte ou de travailleurs familiaux ayant cessé leurs activités rémunératrices. Même si les différences entre jeunes hommes et femmes sont faibles, les pays à tous niveaux de revenu ont connu une baisse de l’emploi des jeunes.
Les plus jeunes entre 18 et 24 ans sont les plus susceptibles d’arrêter de travailler. Près d’un quart (23,1%) des participants à l’enquête entre 18 et 24 ans qui travaillaient avant le début de la COVID-19 avaient cessé le travail, contre 13% des jeunes plus âgés (25–29 ans) et 10,6% de la tranche d’âge 30–34 ans. De plus, les jeunes (entre 18 et 29 ans) sont plus susceptibles de perdre leur emploi que ceux entre 30 et 34 ans. Un examen plus approfondi révèle que 40% de ceux entre 18 et 29 ans qui avaient cessé de travailler indiquent que les licenciements en étaient la cause, contre 29% de ceux entre 30 et 34 ans… Lire l’étude complète
L’étude présente les histoires, les témoignages et des idées de jeunes du monde entier sur la façon de lutter contre la crise. Dans le but de soutenir et amplifier les paroles et les actions des jeunes, l’étude de l’OIT plaide en faveur d’investissements urgents, ciblés et plus intelligents dans des emplois décents pour les jeunes, notamment pour la protection des droits fondamentaux des jeunes; des programmes de garantie de l’emploi et de la formation; des prestations d’assurance chômage et de protection sociale pour les jeunes; une intensification des efforts pour augmenter la qualité et la dispense de formations en ligne et à distance; et un renforcement des complémentarités avec les services de santé mentale, de soutien psychosocial et les activités sportives. Pour l’OIT, c’est seulement en travaillant en synergie, avec et pour les jeunes, que nous pourrons empêcher que la crise de la COVID-19 ait non seulement un effet négatif, mais également potentiellement durable sur la vie des jeunes.
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