11 mai 2020.
Avec le déconfinement qui commence, les entreprises doivent assurer la sécurité de leurs salariés. De nombreuses inquiétudes s’expriment tant de la part des chefs d’entreprise, des élus dirigeants des collectivités et services publics, que des personnes qui doivent retrouver leur lieu de travail après plusieurs semaines de confinement… La société Loxamed propose un dispositif inédit d’Unité mobile de diagnostic et de dépistage. Entretien avec son président, Arnaud Molinié.
TaF : En quoi consiste le dispositif d’Unité Mobile de diagnostic et de dépistage (UMDD) que vous avez installé dans le 19e arrt de Paris depuis mi-avril ?
Arnaud Molinié : Les UMDD sont des modules de chantiers à l’intérieur desquels nous avons installé une station de télémédecine, connectée, portable, le VisioCheck. Depuis trois semaines, nous avons installé notre premier module à La Commanderie devant un foyer de travailleurs immigrés à la demande de la maire de Paris, Anne Hidalgo. En partenariat avec l’association UnisCité et la plateforme de télémédecine du docteur François Teboul, Télédok, nous avons accueilli plus de deux cent travailleurs en consultation. 20% se sont avérés suspect Covid.
Comment se passe les consultations ? qui accueille les personnes ?
Sur place, dans l’UMDD, il y a une infirmière ou un infirmier, le médecin est en visio, en téléconsultation. Les personnes apprennent les gestes barrières et repartent avec un masque et une ordonnance si nécessaire. Le VisioCheck mesure la température, le pouls, le rythme cardiaque, le taux de glycémie… en tout une vingtaine de constantes vitales.
Quand il y a un doute, le médecin prescrit l’ordonnance pour le test PCR, et on indique au patient ou aller faire le test. On sait dans les 48h si la personne est confirmée Covid ou pas. Si malheureusement les personnes sont déjà en insuffisance respiratoire, à ce moment-là, on fait appel au SAMU ou à La Croix Rouge française pour l’emmener aux urgences, ce qui malheureusement est arrivé trois fois depuis qu’on a ouvert l’UMDD à La Commanderie.
Depuis quand existe ce dispositif ?
On est typiquement dans la notion de création d’entreprise. Loxamed n’existait pas il y a un mois. Cette crise a été une opportunité pour enfin assouplir les règles de la télémédecine. J’ai une sensibilité particulière à cause de mes 15 ans de militantisme associatif auprès de l’AFM/Téléthon, j’ai immédiatement rebondi sur l’idée d’associer des modules de chantier avec de la médecine innovante et connectée. Nous avons travaillé avec notamment Gérard Déprez, Pdg de Loxam et Eric Sebban, le président de AXAMED et l’inventeur du Thermoflash et surtout l’inventeur du VisioCheck. Cet appareil qui pèse 300g, comme un petit téléphone portable, est relié au patient par des cables et des capteurs, il est connectable à une plateforme de télémédecine, Télédok en l’espèce. Cela permet à un médecin à l’autre bout du monde d’avoir votre température, votre taux de glycémie, votre rythme cardiaque, votre tension artérielle, votre poids, etc. C’est très adapté aux symptômes Covid et le médecin de chez lui ou d’un hôpital effectue la consultation. L’idée d’installer des VisioCheck dans des modules de chantier mobiles s’est imposée j’en ai informé la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui a compris immédiatement l’intérêt du dispositif.
Comment vous inscrivez-vous dans le cadre du plan de déconfinement national ?
Nous sommes en contact avec de nombreuses entreprises et de nombreuses grandes collectivités. Aujourd’hui, nous avons la capacité de fournir 400 modules UMDD sur toute la France. Nous sommes capables d’installer un module en 48 H. Les UMDD pourront même lorsque l’Etat l’autorisera effectuer de test sérologique et de PCR. C’est anonyme, sous le secret médical, comme dans une consultation. Pour les salariés c’est important que leurs entreprises ne connaissent pas ces données. C’est un droit pour le salarié et pas une obligation. Il pourra prendre directement rendez-vous avec l’UMDD mais a la porte de son usine ou au pied de son bureau.
Notre dispositif permet aux entreprises et aux collectivités de faire face à leurs responsabilités et notamment leur obligation d’assurer la protection de leurs salariés. Il respecte le protocole Penicaud pour le Covid-19. C’est un dispositif souple, mobile, et fiable pour rassurer les salariés et donner accès aux plus grands nombres à ces tests et diagnostiques sur leurs lieux de travail. Et qui a vocation, au-delà de cette crise sanitaire à créer un nouveau droit social pour les salariés dans les entreprises.
Propos recueillis par Fabrice Savel
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