Avec AFP.
Le gouvernement de gauche espagnol a annoncé jeudi la conclusion d’un accord sur la réforme du marché du travail avec le patronat et les syndicats ouvriers afin de réduire la précarité.
« C’est un jour historique pour les travailleurs et les travailleuses de notre pays », a déclaré la ministre du Travail, la communiste Yolanda Diaz, qui en avait fait une priorité et a piloté les négociations.
Le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez voulait revenir sur la réforme adoptée en 2012 par le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy, qui, selon ses détracteurs, avait fait grimper en flèche la précarité dans un pays détenteur du record européen du taux de contrats temporaires.
L’objectif de cette réforme est de « mettre fin à la précarité et au travail temporaire généralisé sur le marché espagnol », a expliqué Yolanda Diaz, qui est aussi deuxième vice-présidente du gouvernement.
« Ca a été plus difficile d’accoucher de cette réforme que de mettre au monde ma fille Carmela, ces 9 mois ont été très intenses », a-t-elle plaisanté dans une référence au fait que les négociations avaient débuté en mars.
Dans une série de tweets, la ministre a ensuite égrené une partie des points de l’accord négocié, notamment le fait que « l’embauche sous CDI, qui octroie sécurité et tranquillité dans l’emploi, sera à présent la règle et non plus l’exception ». Elle a aussi promis des « taxes fortes et des sanctions » pour les contrevenants.
Cet accord crée un modèle alternatif
« Nous éliminons la possibilité de renvoyer des employés fixes des administrations publiques pour raisons économiques », a-t-elle ajouté. Après la pandémie, qui a durement frappé l’économie espagnole, les ERTE (nom espagnol des conventions de chômage partiel) sont amenées à être pérennisées, a-t-elle encore expliqué.
« Nous tirons des leçons de notre expérience et nous combinerons protection sociale et souplesse interne. Si la crise de 2008 a été combattue avec des suppressions de postes, nous avons à présent un modèle alternatif », a ajouté Yolanda Diaz.
L’accord a été conclu avec les deux principales organisations d’employeurs, la CEOE et la CEPYME (petites et moyennes entreprises), et avec les deux grands syndicats ouvriers, les Commissions ouvrières (CCOO) et l’Union générale du Travail (UGT).
Le gouvernement de Pedro Sánchez et les partenaires sociaux étaient engagés dans une véritable course contre la montre, car la Commission européenne réclamait cette réforme en échange du méga-plan de relance européen, dont l’Espagne est l’un des principaux bénéficiaires avec 140 milliards d’euros, et l’attendait pour la fin de l’année.
Yolanda Díaz a indiqué que le projet de loi issu des négociations serait présenté au Conseil des ministres de mardi, le tout dernier de l’année.
Photo twitter.
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