Les Français sont partagés dans leur rapport au travail
Premier constat de cette enquête, les représentations des Français à l’égard du travail sont partagées, 56% estiment qu’il s’agit d’une contrainte nécessaire pour subvenir à ses besoins, contre 44% qui estiment qu’il s’agit d’un moyen pour s’épanouir dans la vie. L’analyse des résultats met en lumière des clivages importants au sein de la population française : les 50-64 ans (63%), les ouvriers (71%) sont ainsi significativement plus nombreux à voir le travail comme une contrainte alors qu’à l’inverse les cadres le voient davantage comme un moyen de s’épanouir.
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La question de la rémunération du travail est au cœur des attentes des Français
Alors que le pouvoir d’achat est au cœur des préoccupations des Français, il est frappant de voir à quel point il y a un consensus au sein de la population sur le fait que le travail ne paie pas suffisamment par rapport au coût de la vie (91% dont 48% « tout à fait d’accord »). De surcroît, la rémunération est le premier motif d’insatisfaction des actifs (47%), loin devant la charge de travail trop importante (11%), la mauvaise ambiance de travail (7%), le contenu du travail peu intéressant (8%), le sentiment de ne pas voir la finalité de son travail (4%), les mauvaises relations avec le supérieur hiérarchique (4%). A l’inverse, les actifs mettent surtout en avant comme motif de satisfaction, la liberté et l’autonomie dans leur travail (22%) et la passion pour leur métier (23%). Cette tension autour des enjeux de rémunération du travail se traduit par une adhésion ultra-majoritaire aux mesures visant à améliorer le pouvoir d’achat. 87% des Français sont ainsi favorables à la défiscalisation des heures supplémentaires travaillées. La revalorisation du SMIC de 10% et la réduction des cotisations salariales et patronales suscitent l’adhésion de plus de 8 Français sur 10 (86% et 83%).
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La question du temps de travail divise davantage
Alors que les résultats de l’enquête montrent qu’il y a un consensus autour du fait que le travail ne paie pas suffisamment, la question du temps de travail est quant à elle beaucoup plus clivante. 56% des Français estiment que les Français travaillent suffisamment, 25% qu’ils ne travaillent pas assez et 19% qu’ils travaillent trop. Assez paradoxalement, ce sont les personnes qui ne travaillent plus qui estiment que les Français ne travaillent pas assez : presque 1 Français âgé de plus de 65 ans sur deux partage une telle opinion (47%). Ces derniers soutiennent aussi plus largement une éventuelle abrogation des 35 heures (62%), alors que les salariés s’y déclarent majoritairement hostiles (53%).
La réduction du temps de travail à 32 heures – mesurée prônée par certains candidats de gauche – clive aussi au sein de la population française avec 45% d’adhésion. Cette proposition étant soutenue par les jeunes, les ouvriers, les demandeurs d’emploi et les sympathisants de gauche.
Les Français doutent de la possibilité d’atteindre le plein emploi à l’horizon 2030
Alors que le taux de chômage recule depuis plusieurs mois et s’établit désormais à un des niveaux les plus bas enregistrés depuis 15 ans, les Français demeurent sceptiques quant à la possibilité d’atteindre le plein emploi. Ils sont seulement 29% à envisager un tel scénario à l’horizon 2030. Certes, ils sont un peu plus nombreux qu’en 2018 à estimer que le chômage diminue (27% contre 21%) mais ils sont aussi un tiers à le percevoir comme étant en augmentation (33%). Si ce contexte de retour à l’emploi n’est pas perçu par tous, il se traduit néanmoins par des jugements plus sévères à l’encontre des chômeurs. Désormais, deux tiers des Français estiment que ces derniers pourraient trouver du travail s’ils le voulaient vraiment, une proportion en progression de 19 points par rapport à 2014. La question de l’allocation des demandeurs d’emploi clive aussi au sein de la population avec 51% des Français favorables à une baisse des allocations et à une réduction de la période d’indemnisation contre 49% hostiles à une telle mesure.
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