Lundi 30 mars 2020
Le documentaire « Le temps moderne » est consacré aux témoignages de livreurs de repas à bicyclette chez Deliveroo et Uber. Rencontre avec la réalisatrice, Adèle Edwards. Propos recueillis par Alain Raynal.
Le Temps Moderne from Adèle Edwards on Vimeo.
Par la réalisation de ce documentaire et la rencontre avec les jeunes livreurs de repas à bicyclette, qu’est ce qui vous a particulièrement marqué, et qu’avez vous appris ?
Adèle Edwards : « J’ai découvert et beaucoup appris sur la face cachée de ce métier de livreur à vélo, sur son fonctionnement et y compris sur les manières de détourner le système. J’ai été impressionnée par leur rapport au temps et cette activité chronophage qui les empêchent de se projeter. Il leur est difficile de se poser car tout temps perdu est de l’argent perdu. Le regard toujours fixé sur leur téléphone et par peur de perdre une course, j’ai senti chez eux une tension et une pression permanente dans leur regard.
Pour réaliser dans ces conditions là le film, j’ai du m’adapter à leur activité, les garder concentrés, rester en permanence par la pensée avec eux. J’ai toujours chercher à établir un rapport de confiance et conserver un lien, y compris après le film ».
Vous terminez vos études. Quels sont vos projets comme réalisatrice et comment envisagez vous votre avenir professionnel ?
Adèle Edwards : « Comme étudiante, j’avais déjà réalisé fin 2018 « Nos coeurs dénudés ». Un documentaire avec quatre jeunes parlant de leurs rapports au corps et au désir. Actuellement, dans le cadre d’un stage, je travaille pour une commande de l’INRA sur une vidéo spécifiquement scientifique.
Après « Le temps moderne » je souhaite pour la période à venir me lancer dans un documentaire de 52 minutes, projet pour lequel je recherche un producteur. Un film dans lequel j’aborderai la relation entre la vieillesse et la féminité. Je suis donc pour cela à la recherche de personnages documentaires féminins.
Quant à mon avenir professionnel, j’aimerai me lancer sur des projets personnels.
Pour cet été, comme pour les étés précédents, je prévois d’effectuer un contrat de quatre mois avec une compagnie d’assurance pour le rapatriement d’assurés. Un contrat IMA (Inter Mutuelles Assistance) rémunéré, ce qui me permettra ensuite de consacrer du temps pour travailler à l’écriture et aux repérages de mon projet documentaire. »
- « Le temps moderne » a été coproduit par l’Institut Régional d’Histoire Sociale Midi-Pyrénées (IRHS-CGT) et l’École Nationale Supérieure d’AudioVisuel de Toulouse (ENSAV Université Jean Jaurès) dans le cadre des 5è Rencontres Régionales Travail Cinéma consacrées fin 2019 aux mutations du travail. Adèle Edwards, 24 ans, a obtenu un Master 2 en réalisation au sein de l’ENSAV. Elle termine un Diplôme universitaire de recherche et de création en audiovisuel (DURCA).
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