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Santé & soins. Les femmes gagnent 20 % de moins que les hommes

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Une analyse mondiale exhaustive des écarts de salaires entre hommes et femmes dans le secteur de la santé et des soins, publiée par l’Organisation internationale du travail (OIT), révèle que les inégalités salariales au détriment des femmes sont plus importantes que dans les autres secteurs économiques.

Pour l’OIT, le comblement de l’écart salarial entre hommes et femmes, la promotion d’opportunités et de conditions de travail décentes et la réalisation de la parité entre les sexes dans le secteur de la santé et des soins sont des facteurs fondamentaux pour garantir que les systèmes de santé et de soins demeurent résilients face à la pandémie de COVID-19 et aux défis futurs.

En dépit du haut degré de féminisation, le secteur de la santé et des soins connaît des inégalités entre les sexes, notamment en matière de rémunération. Le rapport publié ce 14 juillet par l’OIT est le premier du genre, offrant une analyse mondiale des écarts salariaux entre hommes et femmes dans l’ensemble du secteur fondée sur les données de 54 pays représentant ensemble 40 % environ des salariés du secteur dans le monde. En s’appuyant sur les estimations mondiales pondérées, le rapport conclut que l’écart salarial entre les sexes dans le secteur de la santé et des soins va d’environ 15 % (dans le cas des salaires horaires médians) à approximativement 24 % (en ce qui concerne les salaires mensuels moyens). Compte tenu de la fourchette de valeurs sur quatre configurations d’estimation de l’écart, les femmes salariées gagnent approximativement 20 % de moins que les hommes dans le secteur de la santé et des soins.

Télécharger le rapport de l’OIT

À partir de ce document, l’OIT propose à la fois d’accroître l’emploi et éliminer les écarts salariaux entre hommes et femmes

Le monde est confronté à une pénurie générale de personnels de santé et d’aide à la personne souligne l’OIT qui propose des pistes pour remédier à cette pénurie et réduire l’écart salarial entre hommes et femmes parmi les personnels de santé et d’aide à la personne dans le monde.

Selon l’OIT, cela réduirait à son tour l’écart salarial global entre hommes et femmes dans l’économie mondiale. Les conclusions du rapport suggèrent plusieurs stratégies interconnectées :

• Premièrement, nous devons collecter et analyser des données sur les salaires propres au secteur à une fréquence suffisante pour permettre d’évaluer en temps opportun les conditions de travail des personnels de santé et d’aide à la personne, et notamment de surveiller l’écart salarial entre hommes et femmes dans le secteur.

• Deuxièmement, investir dans des emplois décents dans le secteur de la santé et des soins, notamment en vue de formaliser les emplois informels, contribuerait à rendre le secteur plus résilient et à même de répondre à la demande mondiale croissante de services de santé et d’aide à la personne alimentée par le vieillissement de la population partout dans le monde (mais en particulier dans les pays à revenu élevé).

• Troisièmement, pour nous attaquer à la part expliquée de l’écart salarial entre hommes et femmes, nous devons réduire la ségrégation entre hommes et femmes (à la fois horizontale et verticale) dans l’emploi dans le secteur de la santé et des soins. Cela peut se faire de plusieurs manières : en attirant davantage d’hommes dans les catégories professionnelles intermédiaires du secteur de la santé et des soins ; en proposant des formations et des chances égales de mobilité ascendante pour les femmes du secteur de la santé et des soins ; et en sensibilisant les jeunes filles et femmes aux carrières dans les disciplines STIM (science, technologie, ingénierie et mathématiques) en organisant des foires à l’emploi dans ces domaines et en investissant dans des programmes STIM ciblant les femmes et les filles (en particulier par la promotion des stages et de l’orientation professionnelle).

• La normalisation des conditions de travail entre les femmes et les hommes en ce qui concerne les contrats (par exemple, l’octroi de contrats à durée indéterminée plutôt qu’à durée déterminée), la formalisation des emplois informels et la promotion des conventions collectives salariales contribueraient également à réduire la part expliquée de l’écart salarial dans le secteur.

• Enfin, l’instauration de la transparence des rémunérations et d’instruments juridiques permettant de lutter contre la discrimination salariale, ainsi que des efforts visant à changer les normes culturelles en matière de genre et à lutter contre les stéréotypes, peuvent être des outils efficaces pour réduire la part inexpliquée de l’écart salarial entre hommes et femmes.


Image par 🤦‍♂️爪丨丂ㄒ乇尺 🤷‍♀️🤷‍♂️ 卩丨ㄒㄒ丨几Ꮆ乇尺🤦‍♀️ de Pixabay.

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